Pour notre retour à Dakar, nous voyageons de nuit. Nous avons rendez vous à 17h30 sur le parking et cette fois, le retard n'est pas toléré. Nous irons dans un bus beaucoup plus luxueux que le taxi brousse qui nou a emené ici. Tandis que le préposé au bagage nous déleste de notre sac-à-dos pour le caler dans soute avec un art de l'optimisation tout africain, j'aperçois une blanche à la peau rougie par le soleil, elle dissimule ses yeux rougis derrière de une grosse paire de lunettes de soleil. Cela m'intrigue. En posant quelques questions à mes voisins, j'apprends qu'elle est américaine et qu'elle fut volontaire dans un village proche de Kedougou durant les deux dernières années. Aujourd'hui, son aventure de missionaire arrive à son terme. Je me demande : que pleure-t-elle ?
Cette fille a grandi dans le Midwest, peut-être à New-York ou en Californie, en tout les cas, elle a été élevée dans des valeurs bien éloignées de celles qui prévalent ici. Pourtant elle pleure ! Laisse-t-elle ici des amis, une famille d'adoption, un art de vivre ou une forme de simplicité ? Je ne sais pas.
Pour ma part, je ne regrette rien (il est vrai que je n'ai séjourné que deux semaines). Il y a tellement peu de choses au bout des pistes africaines : il y a des fruits, des animaux et de la poussière... Tout cela semble si vainc.
L'Afrique est le continent d'un seul temps : celui du présent. C'est son mystère et la plus puissante de ses leçons. Moi, pauvre petit blanc, alors que tout est là sous mes yeux, je chercher sans en trouver, une logique à ce désordre placide. En définitive, la raison n'est d'aucun secours à cette expérience transcendentale. Exubérante et aride. Généreuse et brutale. L'Afrique c'est l'antithéorie. On n'y trouve rien d'intelligible, mais on s'en arrange. Elle est née d'hier et elle est éternelle. Elle est bénie comme ces rêves dont on ne veut pas s'éveiller. Au fond de moi, je sais n'avoir rien compris à ce monde trop orthogonal à mes valeurs. Et je me demande ecnore, comme un étudiant qui aurait raté son examen de philo : Pourquoi pleurait-elle ?
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